La ville de Paksé est une étape incontournable lors d’un voyage dans le sud du Laos. Signifiant en lao « embouchure de la rivière », la capitale de la province de Champassak et du sud du Laos, se situe sur la rive gauche du Mékong, à son confluent avec la Sé Done. Véritable plaque tournante du sud du Laos avec son aéroport et sa connexion terrestre avec la Thaïlande, Paksé est la base idéale pour se rendre sur le Plateau des Boloven, à Champassak et les trésors archéologiques du Vat Phou, et pour l’archipel des 4000 îles situé dans l’extrême sud du pays.
Histoire de la ville de Paksé
Entre 1713 et 1904, Paksé fut la capitale du royaume de Champassak qui avec les royaumes de Luang Prabang et Vientiane s’étaient constitués, lors du démembrement du royaume de Lan Xang au début du XVIIIe siècle. Sous le protectorat français, la ville fut fondée comme un avant-poste administratif en 1905. Paksé offre d’ailleurs de beaux exemples d'architecture de l'époque coloniale.
Le bâtiment rénové jaune magnifiquement de la société chinoise de style franco-chinois en est un bon exemple. Paksé était autrefois un avant-poste administratif français et se caractérisait par une grande variété de bâtiments coloniaux, dont certains servent maintenant de chambres d'hôtes ou de magasins.
Une ville boudée à tort
La ville de Paksé est trop souvent à tort délaissée par les voyageurs qui n’en font qu’une ville de passage pour se rendre à Champassak, sur le Plateau des Boloven ou dans les 4000 îles notamment. Et pourtant à Paksé le voyageur curieux et qui prend son temps découvrira bien des petits trésors.
On y admire la majesté du Mékong où se reflètent des montagnes bleutées depuis le temple haut perché de Phou Salao. On y découvre aussi les sens affolés au marché Talat Dao Heug, le plus vaste du Laos, on encore les quelques vestiges de la présence française comme la petite église-cathédrale du Sacré-Cœur construite par les missionnaires français. Il ne faut pas manquer de déguster le savoureux café des Boloven, véritable fierté du terroir régional.
Paksé, c’est enfin un melting pot culturel avec ces communautés chinoises, vietnamiennes et thaïlandaises qui donnent à la ville un caractère particulier, surtout sur le plan gastronomique.
Don Kho, l’île secrète
Alors que la plupart des voyageurs se pressent sur les 4000 îles à l’extrême sud du pays, à seulement une vingtaine de kilomètres de Paksé se trouve une petite île délicieuse de simplicité et d’authenticité campagnarde : Don Kho. Qui pourrait croire que ce confetti posée au milieu du Mékong fut brièvement la capitale du sud du Laos après l’arrivée des Français dans les années 1890 ?
Cette île servit ensuite de mouillage sur le Mékong pour les bateaux vapeurs reliant Don Det et Savannakhet. On se régale à parcourir à vélo pour observer la vie villageoise et notamment les femmes qui tissent du textile en coton ou en soie sur des métiers à tisser hors d’âge. Appréciez avant tout la quiétude de cette île, en y dormant une nuit dans les quelques maisons d’hôtes où la précarité du confort est vite oubliée par la gentillesse des habitants.
Champassak et le Vat Phou
Cédez à la tentation de la croisière et laissez-vous glisser sur les eaux café au lait du mythique Mékong, pour rejoindre l’ancienne cité royale de Champassak située en aval du fleuve. Cette charmante bourgade offre un magnifique mélange de styles architecturaux entre anciennes demeures coloniales et maisons traditionnelles en bois sur pilotis.
Ici et là quelques vestiges de la présence française, des temples scintillants, des rizières à perte de vue, une vieille église au bord du Mékong, des arbres centenaires et le soir sous un manguier, le théâtre d’ombres contant en musique l’histoire fantastique de Phralak-Phralam.
Champassak, c’est également la portée d’entrée du site archéologique pré angkorien du Vat Phou classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce site domine une colline qui offre un panorama spectaculaire sur les paysages et la rivière Mékong, et où l’on distingue l’île de Don Daeng. Le genre de cachette où l’on aimerait y peindre, y écrire un livre ou comme Candide cultiver son jardin.
Le plateau des Boloven
Alléchés par la bonne odeur du café des terrasses de Paksé, on ne résiste pas à l’envie de voir de plus près les plantations de café qui ont fait la réputation du plateau des Boloven. Situé sur un ancien volcan entre 800 et 1350 mètres d’altitude, le plateau des Boloven jouit de terres fertiles et d’un climat tempéré idéal pour faire pousser également du thé, du poivre, fruits et légumes en quantité.
Une zone géographique vallonnée et parsemée de somptueuses chutes d’eau et territoire de nombreuses minorités ethniques, que vous pouvez rencontrer lors de belles randonnées. Une région resplendissante pendant et après la saison des pluies lorsque les cascades sont gorgées d’eau et que la nature régénérée, brille d’un vert intense.
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